Le Conseil Municipal a voté une réduction du budget de la Ville. Le Grand Conseil s'apprête à en faire autant. Le niveau d'endettement de la Ville et du Canton ne laisse malheureusement pas d'autres choix. Sur ce point tout le monde est d'accord. En effet, les intérêts de la dette cantonale s'élèvent déjà à quelque Fr. 800'000 par jour, alors que les taux d'intérêts n'ont jamais été aussi bas. Que se passera-t-il lorsque ceux-ci remonteront ? Soit les impôts devront être augmentés, alors qu'ils sont les plus lourds de Suisse, soit des prestations devront être réduites ou abandonnées. Nous savons par ailleurs que les revenus autant des communes que du canton vont diminuer les prochaines années, compte tenu de la réforme de la fiscalité des entreprises.
Si nous voulons éviter un réveil brutal pour tous les habitants de ce canton, classe moyenne en tête, et également personnes avec des bas revenus, des mesures doivent être prises aujourd'hui, voire auraient déjà dû être prises lors de législatures précédentes.
Mais appliquer le couperet de manière aveugle, c'est-à-dire linéaire et à tous les postes de dépenses, cela n'est pas raisonnable.
Certains secteurs sont plus nécessaires que d'autres, comme l'enseignement, certains services ont déjà fait des efforts, certaines équipes travaillent déjà à flux tendus, comme dans la santé.
En amputant la culture et les associations de près de Fr 3 millions de subventions, la Ville et le Canton font un calcul à court terme. Mais qui peut se révéler une erreur sur le long terme. Quoi de mieux que la culture pour ouvrir les esprits sur les autres, promouvoir la tolérance, donner du sens à sa vie, susciter la réflexion, distraire autrement qu'en achetant à tour de bras des biens qu'on a déjà en trop grande quantité ?
Il y a peut-être une organisation à revoir, mais la culture participe au bien vivre ensemble et, dans nos sociétés de plus en plus arc-boutées sur elles-mêmes et consuméristes, elle nous fait entrevoir une autre dimension à l'existence.
Alors n'appliquons pas de coupes linéaires aux différents postes du budget et analysons où les dépenses peuvent être réduites sans détériorer la qualité des services publiques, en établissant des priorités...et en considérant leurs conséquences dans la durée.